Comme chaque première semaine du mois, retrouvez le décryptage d’un discours Tedx
Ce mois-ci, c’est la conférence Tedx de Carol Bausor – au titre provocateur « Pourquoi les français sont (vraiment) nuls en anglais » – qui passe au filtre. Son intervention dure « seulement » 10 minutes mais c’est un véritable cours de communication qui nous est proposé
Pour ce nouveau décryptage Tedx, nous allons nous attarder sur une étape clé pour tout discours et l’un des principaux temps forts de l’intervention de Carol Bausor en particulier : l’introduction. C’est un temps décisif pour le spectateur qui se pose souvent cette question consciemment ou inconsciemment : « Vais-je accorder toute mon attention à cet orateur ? ». Si l’introduction est laborieuse, craintive, confuse, qu’elle n’interpelle pas suffisamment l’auditoire alors la réponse sera non. Certains pourraient alors être tentés de se plonger dans la lecture de leurs SMS et autres mails.
Au contraire, avec Carol Bausor, la réponse est résolument oui tant elle dégage une impression d’énergie et tant elle s’emploie à aller chercher chaque participant individuellement. Mais par quels moyens concrets et observables passe-t-elle pour réussir cette cueillette des spectateurs ?
- Le connect : On assiste à une entrée en scène spectaculaire, de cour à jardin, marquée par une démarche particulièrement énergique. Notez que pendant ce parcours, Carol Bausor ne parle pas, mais elle porte son regard sur certains points de la salle : elle se rend visible. Au terme des 3 premières secondes, plus aucun spectateur ne peut ignorer sa présence. Dans le jargon, on dit que Carol « s’est connectée avec son auditoire ». Il arrive souvent que des orateurs sortant des coulisses aient la tentation coupable de commencer à s’exprimer dès le premier pas sur scène. Il est clair que dans cette situation, démarrer son expression peut avoir une dimension libératrice. Cela peut toutefois être une mauvaise idée : une partie de la salle peut ne même pas avoir remarqué votre entrée et interpréter votre précipitation comme un signe de stress ou la volonté d’abréger rapidement.
- Intéresser au sujet : Carol Bausor commence par exprimer un stroke positif à son auditoire en lui renvoyant qu’il ne peut être nul en anglais. Cela passe d’autant mieux que le compliment est expliqué et n’est pas trop appuyé. « Vous êtes importants et vous êtes compétents » aurait dit Will Schutz, grand théoricien du leadership. En communiquant avec le public, on cherche à établir une relation avec son auditoire et cette relation peut facilement se développer sur des bases positives, pour autant qu’on caresse l’auditoire dans le sens du poil.
- Puis, elle va éclairer le sujet par des informations complémentaires « Vous ne serez pas surpris de lire que 48 % des cadres se sentent mal à l’aise quand ils s’expriment en anglais » flattant toujours le public (vous ne serez pas surpris) et lui permettant de se positionner comme experte du sujet (48 %).
Enfin, Carol Bausor va poser la véritable problématique de son intervention « Les français ne sont pas vraiment nuls en anglais mais ils croient l’être ».
Les conseils : Préparez l’intro de votre prise de parole avec minutie tant sur le fond (interpellation, valorisation, mots magiques, citations, chiffres clés…) que sur la forme (connect, déplacements, regard, sourire…). Cette préparation vous permettra de mieux réussir vos premières minutes d’intervention et de vous sentir plus à l’aise pour la suite. Alors osez l’introduction !