Convaincre, fédérer, informer… Lorsque vous prenez la parole face à un public, vous le faites généralement dans un but précis. Pour toucher au but, vous connaissez plusieurs façons de captiver votre auditoire (l’art du storytelling, les photographies, les chiffres clés…). Mais savez-vous manier l’humour ? Bien maîtrisée, une touche d’humour peut booster n’importe quel sujet, à condition d’être utilisée avec parcimonie et mesure !
C’est l’histoire d’un [timing]
Loin de nous l’idée de vous obliger à rendre votre discours « comique » : votre intervention se doit d’être préparée et dispensée sérieusement. En revanche, un peu de « fun », distillé au cœur d’une discours professionnel peut rendre plus digestes des données importantes et fastidieuses. Surprendre et donner le sourire à vos invités est notamment utile pour :
- Se présenter et capter directement l’attention du public. Vous ne direz donc pas « Je suis M. Dupond, responsable de la compta’ », mais « M. Dupond, l’homme qui aime plus les chiffres que le foot ».
- Introduire son intervention. Notamment si vous savez que le fond risque d’être ardu : » Il paraît que les sportifs prennent un petit déjeuner de compétition. J’espère que vous aussi, vu le travail qui nous attend sur les prochaines heures ! ».
- Réveiller son audience. Pour détendre l’atmosphère ou réveiller son auditoire lors d’un temps consacré à un bilan ou des chiffres en pagaille par exemple : « Attention, interro écrite ! Celui qui n’aura pas retenu la leçon sera de corvée de cafés ! ».
- Rebondir après une intervention qui s’éternise ou qui a jeté un froid… Rien de mieux pour désamorcer un trop long (ou lourd) silence que de relancer sa prise de parole avec une pointe d’humour : « Bon bien, voilà, merci pour cette transition périlleuse ! Maintenant, débrouille-toi Raymond ! »
Petits coups de pouce pour dérider l’assistance
Ne s’improvise pas humoriste qui veut. Notre premier conseil sera donc de préparer minutieusement vos touches d’humour. Pour cela, travaillez votre texte professionnel sans vous préoccuper de l’effet. Une fois le sujet maîtrisé, reprenez votre texte et voyez où placer vos petites remarques ou anecdotes personnelles. N’hésitez pas non plus à tester vos trouvailles au préalable auprès d’un public bienveillant, pour voir ce qui fonctionne, ou pas.
Faites preuve d’autodérision, c’est la meilleure école du rire. Un ennui technique, un bafouillage ? N’en rougissez pas, assumez, en riant de vous-même : « C’est mon jour du chance on dirait ! Que va-t-il se passer ensuite ? »
Si vous n’avez pas d’inspiration, pensez à l’analogie pour un effet décalé toujours efficace. Par exemple, comparez l’aventure de votre entreprise à l’intrigue de Game of Thrones ou d’Ulysse. Sourires assurés !
L’humour et ses limites
Il y a tout de même certaines situations qui vous imposeront de stopper vos élans humoristiques, pour une question de tact notamment.
- Le contexte. Si l’on peut rire de (presque) tout, avec (presque) n’importe qui, on ne peut pas le faire n’importe quand. Vous éviterez donc de vouloir faire sourire votre auditoire dans des situations de crise ou à l’évocation d’informations peu réjouissantes.
- Les tabous. À moins de vouloir volontairement provoquer votre public pour le faire réagir ou si vous êtes connu (et apprécié) pour votre humour grinçant, mieux vaut éviter les touches d’humour basées sur l’appartenance politique, la religions, l’orientation sexuelle… vous risquez de froisser, voire de fâcher, une partie de l’auditoire.
- L’abus de comique. Vouloir faire sourire son public, c’est bien. L’abreuver de blagues encore et encore et encore, c’est… lourd. Tenez-vous-en à quelques blagues ciblées, point trop n’en faut !
Malgré vos efforts, vous vous rendez compte que vous n’êtes pas à l’aise avec les ressorts comiques ? Ce n’est pas grave. Mieux vaut ne pas tenter l’humour, que de risquer diluer l’attention de votre audience, tout en perdant en crédibilité. Il existe d’autres moyens de dynamiser vos prises de parole. À vous de trouver celui qui vous correspond le mieux.