Les 12 règles d’or d’une prise de parole réussie

Leçon d’humour et de story-telling avec Shawn Achor

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Article de Manu

Spécialiste de la prise de parole, je vous partage mes connaissances !. 

On vous a déjà parlé des conférences TED (Technology, Entertainment and Design), qui ont pour objectif de rendre accessibles les « idées qui valent la peine d’être diffusées ». Organisées dans différentes villes à travers le monde sur des sujets variés, elles sont l’occasion d’examiner les discours des bons orateurs et ce que l’on peut imiter. Aujourd’hui nous analysons la prise de parole de Shawn Achor, sur le bonheur et le travail.

Shawn Achor est un écrivain et chercheur en psychologie américain qui a étudié pendant plus de dix ans les rapports entre bonheur et travail à l’université d’Harvard. Son discours a pour but d’illustrer que le bonheur amène à une meilleure productivité.

Pour introduire cette idée, Shawn Achor ouvre sa prise de parole avec une anecdote de son enfance. Parlant de ses rapports avec sa petite soeur lorsqu’il avait 7 ans, il se dévoile au public et joue la carte de l’humour pour dédramatiser l’aspect très personnel de l’histoire. Alors qu’il était responsable de sa petite soeur, celle-ci est tombée d’un lit superposé. Sa solution pour éviter qu’elle prévienne leurs parents fut de dire à sa soeur qu’elle était retombée sur ses quatre membres, et serait donc une licorne. Cela lui a fait oublier sa douleur et la volonté de dénoncer son frère. Cette introduction utilise deux ressorts : l’humour qui permet de séduire, le « story-telling » qui permet de captiver.

C’est à ce moment qu’il relie l’anecdote au sujet : à 7 ans, il venait de découvrir sans s’en rendre compte les bases de la psychologie positive, une « révolution dans la façon dont on analyse le cerveau », et sa spécialité aujourd’hui. Shawn Achor continue avec une phase d’auto-dérision utilisant un graphique (dont les données ont été inventées, avoue-t-il) et faisant des interprétations farfelues pour renforcer sa connivence avec le public. Il bascule ensuite sur un ton sérieux pour parler concrètement de la problématique de la productivité, et du manque de positivité dans les sociétés d’aujourd’hui. Cet aller-retour entre anecdotes, dont il tire une leçon de psychologie, et la problématique du bonheur, et ses répercussions sur le travail, est ce qui fait l’efficacité de son discours.

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Lorsqu’il raconte son expérience à Harvard en tant qu’étudiant puis professeur, il renforce son récit en projetant des images fortes de la ville et de son université. Ces premières illustrations servent à ancrer son discours dans une réalité : l’univers des étudiants d’Harvard. Il conserve toutes les données chiffrées, comme les statistiques ou le nombre de pays qu’il a visités pour la fin de son discours. Les éléments les plus concrets sont conservés pour confirmer sa démonstration, et convaincre l’auditoire en fin de discours.

Notons enfin que durant tout son discours, il se déplace sur la scène, avec une gestuelle décontractée, et n’oublie pas de croiser les regards du public. En bien des points, sa prestation est comparable à un « stand-up », puisqu’il livre ses expériences sur un mode conversationnel, même si son but final n’est pas de faire rire mais de rendre son discours attrayant et accessible. Un modèle à suivre une fois que vous êtes à l’aise en public.